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NUMERO 32
JUILLET/AOUT 2008
2 PAGES
ILE SURPRISE - NOUVELLE CALEDONIE
ILE SURPRISE - NOUVELLE CALEDONIE
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INVASIONS BIOLOGIQUES: IMPACT DU RAT SUR L'ILE SURPRISE (N-C)
Thèse de doctorat | 2003-2006
Depuis quelques années, les chercheurs s’intéressent de plus en plus à l’importance des phénomènes invasifs sur la biodiversité, et les travaux de conservation dans ce contexte se sont multipliés. Beaucoup de travaux sur le contrôle des espèces invasives ont été portés dans un contexte de restauration de la dégradation des écosystèmes, comme la conservation d’espèces indigènes menacées. Les récents développements méthodologiques de conservation de la faune des îles, tendent à favoriser l’éradication des rats, notamment pour leur impact sur les oiseaux marins. Cependant les campagnes d’éradication peuvent coûter très cher et posent fréquemment des risques pour les populations natives et leur habitat.
Or, si les succès sont de plus en plus nombreux et concernent des éradications autrefois jugées infaisables, la majorité des échecs d’opération de contrôle reste liée à ce que j’appellerai ici des réactions en chaîne inattendues. Par exemple, dans de nombreux cas, les espèces d’oiseaux dont la protection avait été visée par l’éradication d’un prédateur introduit se sont vues menacées par l’explosion démographique de prédateurs intermédiaires dont la prolifération était jusqu’ici contrôlée par la présence du prédateur. Ce processus, et d’autres similaires survenant à la suite de contrôle d’espèces envahissantes, du fait de leur caractère difficilement imprévisible a priori, ont été appelés «effet surprise».
Même si les espèces envahissantes causent des pertes importantes de biodiversité et que, par conséquent, une intervention est la plupart du temps pleinement justifié, elles ne sont jamais isolées et leur élimination soudaine peut toucher toutes les espèces qui interagissent directement ou non avec elles. L’étude approfondie du réseau trophique que l’on va être amené à modifier (ou “rectifier”) est donc essentielle pour éviter de provoquer de telles « surprises ». Bien connaître la population de l’espèce envahissante et son environnement biotique et abiotique peut en effet permettre la mise au point d’une stratégie optimale de contrôle de cette espèce. C’est sur ce principe que s’est basé mes travaux de recherche.
Les invasions biologiques fournissent à la fois un thème majeur pour la restauration de la biodiversité et un bon modèle d’étude de la dynamique des relations interspécifiques. C’est en effet souvent l’étude de leurs disfonctionnements qui permet la compréhension des systèmes. Les relations dynamiques entre deux espèces en interaction, ou le fonctionnement d’une communauté, peuvent être révélées lors de perturbations liées aux impacts des espèces envahissantes. Mes recherches ont commencé au début d’un programme d’étude d’un écosystème insulaire (l’île Surprise, complètement isolée) envahi par une espèce introduite (Le rat noir). La base du projet consistait à étudier un écosystème envahi, à définir l’impact de l’espèce introduite, décider de son éradication en fonction des probables réactions en chaîne.
Une grande partie de ce projet a consisté à mettre en place des méthodes d’étude de cet écosystème (encore inconnue au début du programme) et à récolter des échantillons pour ensuite les analyser en laboratoire. Chaque mission sur le terrain (7 missions) a apporté son lot de questions et de réponses, et je me suis intéressé à l’utilisation de différentes techniques d’étude des relations trophiques (régime alimentaire classique, modélisation, isotope stable). Ma réflexion a évolué au fur et a mesure de l’état d’avancement du programme dans deux axes principaux mais complémentaires : (i) l’étude directe de l’écosystème Surprise et (ii) la fiabilité et le développement des méthodes utilisées pour son étude, notamment sur les techniques en isotopes stables.
Mes Publications sur ce projet |
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